Attendez que les lumières s’allument !

Par Virginia Brandt Berg*

 


Je suis tombé sur un petit article de Francis E. Seaworth, où il racontait :

 

« Un jour, je me trouvais à Pittsburgh en fin d’après midi, et, en quête d’un peu de solitude, je pénétrai dans une étrange cathédrale, où Je m’assis, dans le silence et la pénombre.

À cette heure-là, l’atmosphère était lugubre. Si je n’avais su que j’étais dans la maison de Dieu, j’aurais préféré me trouver ailleurs. Les vitraux en particulier avaient quelque chose de sinistre. Au bout de quelques minutes, un sacristain s’approcha de moi. Comme je pensais qu’il désirait me voir partir, pour pouvoir fermer, j’amorçai un mouvement vers la sortie. 

— Oh non, surtout pas, murmura-t-il, ne partez pas, attendez que les lumières s’allument !

Donc, j’attendis. L’obscurité se fit plus dense, les ombres s’épaissirent. Les vitraux étaient d’une laideur si repoussante que je voulais m’enfuir. Puis, tout d’un coup, les lumières de la rue s’allumèrent et inondèrent la cathédrale d’un déluge de clarté.

Oh, quelle incroyable transformation ! Les  vitraux resplendissaient de magnificence, et je me disais que je n’avais jamais vu de couleurs aussi belles, que jamais je n’avais assisté à pareille évocation céleste. Tout s’animait d’une beauté surnaturelle qui venait nourrir mon âme, et que je voulais capturer afin de la garder avec moi pour toujours.

Alors je me pris à penser aux ténèbres qui bien souvent avaient enveloppé mon esprit, et je me rappelais comment, étrangement, celles-ci avaient été chassées par la joie du Seigneur et par Sa lumière faisant irruption dans mon âme.

Oui, assurément, ce jour-là, j’avais appris un secret de ce vieux sacristain :

« Ne partez pas, attendez que les lumières s’allument ! »

Reste en silence devant le Seigneur, attends-Le avec patience. » (Psaume 37:7)

Tu es ma lumière, oh Éternel, et Tu illumineras mes ténèbres. » (2 Samuel 22:29) 

***

Et vous savez, depuis, j’ai souvent repensé à cette recommandation : « Attendez que les lumières s’allument. » Vous m’avez souvent entendu dire que la prière change les choses. Eh bien, quelqu’un m’a écrit récemment que la prière n’avait rien changé pour lui. « À plusieurs reprises, j’ai essayé, dit-il, et j’ai abandonné. »

 

J’ai répondu à cette personne : « Vous n’avez pas donné à Dieu le temps qu’il fallait ! Vous ne vous êtes pas accroché suffisamment longtemps pour recevoir la réponse ! » Le temps est parfois un facteur déterminant pour qu’une prière soit exaucée. Comme quelqu’un faisait remarquer avec sagesse : « Il faut beaucoup de temps à Dieu pour faire un grand chêne. »

 

Bien des raisons peuvent expliquer pourquoi la prière ne peut pas toujours être exaucée immédiatement. C’est difficile à admettre, je le sais, mais un jour, nous comprendrons. Toutefois, il y a quelque chose que je comprends déjà : nombre de prières auraient été exaucées si nous avions attendu que les lumières s’allument, si nous avions donné à Dieu Sa chance, si nous avions attendu un peu plus longtemps, si nous n‘avions pas cédé au découragement qui nous fait abandonner, au lieu de persévérer en prière jusqu’à la victoire !

Ce n’est pas que Dieu ait refusé de répondre à notre prière : c’est seulement que nous n’avons pas attendu que les lumières s’allument ! Un des éléments d’une foi véritable est la détermination, une détermination inébranlable. Telle est la foi qui résiste à l’épreuve du temps, la foi qui sait attendre. Telle est la foi de ceux qui déclarent, à l’instar de Jacob : « Je ne te laisserai point partir sans que tu me bénisses. » (Genèse 32:26)

 

Ceux-là livrent le combat de la prière, ils examinent leur cœur pour voir s’ils répondent bien aux conditions de Dieu. Oui, en vérité, c’est cela qu’il faut faire. On parle toujours de la foi, mais il ne faut pas oublier d’ajouter : « Assurons-nous de remplir les conditions de Dieu ! » Nous devons examiner notre cœur et sonder la Parole écrite, la Parole de Dieu, afin que notre foi en ressorte fortifiée ! Dieu dit quelque part qu’Il n’est pas dur d’oreille et qu’Il a le bras assez long pour nous sauver ! (Ésaïe 59:1)

 

Vous vous rappelez le verset que nous aimons tant à citer : « Si notre cœur ne nous condamne pas, nous pouvons nous approcher du trône de Dieu en pleine assurance, pour Lui demander Ses bontés en temps de besoin. » (1 jean 3:21 ; Hébreux 4:16) Lorsque, forts de cette farouche détermination, vous tenez bon et continuez d’avancer en dépit des obstacles — sachant que votre cœur est droit devant Dieu et que vous répondez aux conditions requises—, alors, le plus souvent, vous obtiendrez des résultats !

 

Il peut se faire, comme nous ne manquons jamais de vous le rappeler, que Dieu doive dire non ! Mais alors, ne vous laissez pas aller pas au découragement ou à la lassitude : tenez bon, continuez d’avancer, attendez que les lumières s’allument. Dieu entendra, et cette résolution, qui vous fait tenir un jour de plus et continuer de combattre en dépit des voix qui cherchent, de toutes parts, à vous décourager, oh, cet esprit-là, dis-je, se verra récompensé ! J’en ai si souvent moi-même fait l’expérience.

 

Aujourd’hui, je lisais le premier livre des Rois au chapitre 18, où Élisée envoie son serviteur scruter l’horizon au-dessus de la mer, pour voir s’il y avait un nuage [annonciateur de la pluie qu’il avait supplié Dieu d’envoyer, NDLT]. Vous vous souvenez de son insistance !

 Après un premier compte-rendu négatif, il dit à son serviteur : « retourne voir ! » Le serviteur revint en rapportant qu’il n’y avait rien. « Retourne encore », insista Élisée. L’autre revint, mais toujours rien.

 

Et la réponse était toujours la même : rien, absolument rien en vue ! Et ainsi de suite jusqu’à la septième fois, où, enfin, le serviteur annonça : « Je vois venir un petit nuage qui s’élève de la mer, il n’est pas plus grand que la main d’un homme. » (1 Rois 18:44) Vous connaissez le reste de l’histoire, et comment une pluie torrentielle finit par s’abattre sur le pays. Formidable réponse à la prière !

 

Les choses les plus extraordinaires peuvent arriver dans cette petite marge de temps où l’on refuse d’abandonner, où l’on continue de croire et de prier. Robert Browning, qui disait avoir vu la mort de près, proclamait : « Tel continue son combat et ce sera le plus beau, même si c’est le dernier ! »

 

Le Dr. Fréderick Harris décrivait ainsi cet état d’esprit : « Bien souvent, si l’on se fait battre, ce n’est pas parce qu’on est en nombre inférieur mais parce qu’on arrête de se battre. La victoire revient à celui qui se bat juste un peu plus longtemps. »

 

Car c’est à ce moment-là, bien souvent, que Dieu donne la victoire ! Georges Mc Donald déclare : « Voir le dos d’un homme est un bien triste spectacle : le plus souvent cela veut dire que quelqu’un a fait demi-tour alors qu’il était à deux doigts de la victoire. »

 

Mais comme dit le vieux cantique :  « Presque n’apporte rien, car presque réussir, c’est faillir. » Alors tenez-bon ! Attendez que les lumières s’allument ! Dieu enverra Sa lumière et accordera la victoire. Rappelez-vous, Il tire Ses plus grandes victoires de ce qui nous apparaît comme une défaite ! Dieu vous bénisse, et qu’Il fasse de vous une bénédiction ! Il est encore sur le trône et la prière change les choses.

 

*Virginia Brandt Berg (1898-1968) est l’une des premières femmes évangélistes, aux É-.U. Elle se rendit célèbre, entre autres, pour son émission de radio « Méditation Moments », d’où ce texte est tiré.

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Traduction de l'anglais : Berniris

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